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La fraternité, possible en entreprise ?

11 avril 2025 Eclairages spirituels
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La fraternité, n’est pas un mot qu’on emploie souvent dans l’entreprise. Et pourtant c’est le thème que les Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens d’Ile de France avaient choisi pour leurs assises, samedi dernier à Rueil-Malmaison.

 

Précisément, le thème était « comment vivre la fraternité dans l’entreprise ? ». Une idée qui peut paraître bisounours mais qui est au cœur de la Pensée Sociale Chrétienne !

 

Il faut d’abord tordre le cou à l’idée que c’est bisounours. Christophe Dumoulin président d’APSIA lors de la première table ronde a raconté que quand il avait créé son entreprise, sa première urgence n’était pas la fraternité. C’était de trouver des clients, faire tourner sa boîte, faire marcher ses équipes. Puis, un jour, il a compris. Il a compris que pour durer, il faut créer des liens, prendre soin de ceux avec qui on avance. Faire en sorte que tous marchent bien. Alors la fraternité, sans qu’on l’ait cherchée d’abord, devient essentielle.

 

Peut-on dire que la fraternité est efficace ?

Un autre intervenant Pascal Peltier directeur général de Metro France a souligné que, tout en n’utilisant pas dans son entreprise ce mot il considérait que la fraternité était un levier de performance économique. Que cela faisait gagner du « pognon ». Provocateur mais juste !

 

Est-ce simple à mettre en place ?

Vivre la fraternité n’est pas simple. On ne choisit pas ses frères. Dans la Bible, les frères se déchirent jusqu’au drame : Caïn tue Abel, Jacob et Esaü se déchirent dès leur naissance... La fraternité, peut être le lieu de tensions, parfois violentes, de blessures. Luigino Bruni, un grand économiste chrétien, a titré un de ses livres « la blessure de la rencontre ».

 

Il est plus facile et très tentant de se tenir à distance des autres, cela évite de se blesser. En un sens, les procédures définies par les organisations technocratiques nous protègent du risque de la relation. Il est tellement plus confortable de ne pas avoir à se confronter !

 

Comment faire ?

La fraternité ne se décrète pas. Elle se vit dans les difficultés et les succès vécus ensemble. Elle est faite de respect et de l’exigence de vérité. Respecter un collaborateur, un collègue ou un chef c’est accepter qu’il puisse vivre en étant lui-même. C’est aussi le prendre suffisamment au sérieux pour lui dire la vérité. C’est souvent un acte de courage.

Il existe des modes de fonctionnement qui rendent cela plus facile. C’est tout l’objet de la Pensée Sociale Chrétienne : la subsidiarité, la priorité du bien commun…

 

Sur cette question de la fraternité, les chrétiens auraient-ils une responsabilité toute particulière ?

Oui, nous chrétiens avons une responsabilité toute particulière. Pour nous, la fraternité, dans sa plus belle définition, n’est-elle pas de rencontrer le Christ dans l’autre ? A la fin de l’Évangile Jésus ne dit pas : « je vous appelle mes collaborateurs » mais « Je vous appelle mes amis", il nous invite à dépasser la simple relation de travail pour entrer dans un véritable rapport fraternel, d’amour fraternel.

 

Et si c’était ça, au fond, la vraie révolution de l’entreprise ?




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